Si Kim Dotcom a largement communiqué sur Megabox, le farfelu
personnage revient sur le devant de la scène en levant le voile sur
Mega. Le service fonctionne comme tous les casiers numériques dans le
cloud puisqu’il va permettre de stocker et de partager les fichiers. La
description pourrait s’arrêter là.
Mais Mega est un coffre numérique dans le cloud blindé. Non pas que
les données y soient plus protégées qu’avec les services cloud de la
concurrence. Non, Mega est protégé des regards indiscrets. Dotcom a
érigé tout un arsenal pour que le partage puisse se faire en toute
discrétion et sans le moindre risque juridique. Arsenal d’astuces
relatif à la mise en oeuvre donc mais également arsenal juridique pour
éviter à Dotcom de retourner à la case prison.
Tous les fichiers qui transiteront sur Mega seront chiffrés et seule
une clef unique (pour chaque fichier) permettra de les décrypter. Et
pour cause : Dotcom indique que selon ses experts juridiques, la seule
façon de faire stopper son service sera de rendre le chiffrement
lui-même illégal. Il s’appuie sur la Charte des Droits de l’Homme de
l’Organisation des Nations Unies qui dit que « la vie privée est un des droits fondamentaux de l’Homme. » Ainsi, tenter de percer le chiffrement reviendrait à contrevenir à ce principe fondamental.
Le service sera distribué sur deux data centers situés dans deux pays
différents. De quoi protéger Mega d’une catastrophe naturelle par
exemple ou bien d’une descente policière.
Dotcom déclare également vouloir collaborer avec les ayants droit. Il
répondra ainsi, à la manière de YouTube, à toute demande de suppression
de fichier illicite. Dans cette optique, la condition est que l’ayant
droit ait accédé au contenu et à la clef postés publiquement et qu’il
ait ainsi pu constater la violation de Copyrigth. Dotcom va même plus
loin et précise qu’il sera possible de demander accès aux data centers à
la condition toutefois de signer une décharge dégageant Mega de toute
responsabilité concernant les données qu’ils pourraient y trouver.
Volonté affichée de collaborer donc mais le facétieux Dotcom compliquera
tout de même la tâche des ayants droit en n’appliquant pas de
déduplication de ses serveurs. Ainsi, un fichier pourra être uploadé 100
fois par une même personne (ou plusieurs) et il nécessitera tout de
même (s’agissant pourtant du même fichier) 100 clefs distinctes. De ce
fait, les ayants droit seront quitte pour procéder à 100 demandes
distinctes de suppression.
Les ayants droit pensaient avoir mis le holà à ce genre de menace.
Mais force est de constater qu’elle a muté pour renforcer ses défenses.
Il sera d’autant plus difficile de s’en prendre à ce probable futur
Eldorado du partage de fichiers illicites.
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